La thématique est forte et, pour certains, malheureusement sensible… Un constat qui a justement poussé l’équipe pédagogique à réfléchir à un plan d’action qui se traduit depuis le 11 janvier par une série d’ateliers empreints de bienveillance. Ils ont pour objectif d’aborder de façon décomplexée et surtout très encadrée le sujet (tristement d’actualité) du revenge porn.
Ère du numérique, menaces des contenus viraux, poids de la pression sociale, cadre légal, risques encourus sont autant d’axes abordés lors de ces demi-journées. Les intervenants quant à eux étaient au nombre de deux. L’un enfilait pour la première fois sa casquette de conférencier (en tout cas, face à un public d’apprenants en études supérieures) et le second est déjà bien connu au sein du campus rochelais.
Le revenge porn consiste à se venger d’une personne en rendant publics des contenus pornographiques où figure cette dernière, dans le but évident de l’humilier en dévoilant son intimité. Ces contenus peuvent être réalisés avec ou sans l’accord de l’intéressé (e) mais sont diffusés sans son consentement. Cette pratique inclut aussi bien les photos et les vidéos que les propos à caractère sexuel tenus à titre privé. |
Confronté quotidiennement à la jeunesse dans le cadre de ses fonctions de formateur et aussi papa d’une collégienne, Vincent se sentait légitime à incarner le rôle de pilote de ces ateliers. En tout cas, pour s'assurer de leur bonne orientation pédagogique. Pour le reste, il s’est entouré d’un intervenant professionnel spécialisé dans les affaires de violence au sein des cellules familiales. Il fait ainsi partie de ceux qui caractérisent le revenge porn comme « un véritable phénomène sociétal » contre lequel il est impératif de lutter.
La sensibilisation est évidemment une première étape pour aider à s’en prémunir.
En préambule de cette intervention, une présentation était nécessaire afin d’amorcer avec adresse le thème choisi et surtout veiller à ne heurter aucun membre de l’auditoire. Le déroulé a ensuite été défini pour aborder des points qui apparaissaient essentiels.
1 ▫ Le vocabulaire autour du "revenge porn"
2 ▫ La dimension législative
3 ▫ Le modèle judiciaire existant
4 ▫ Les conséquences pour les victimes des faits
5 ▫ Les actions à mettre en place pour se prémunir
Bien sûr, il était important de faire état du contexte ainsi que, surtout, du monde dans lequel chacun évolue. Ces bouleversements sont notamment liés à la montée en puissance du numérique qui engendre un phénomène de viralité. La diffusion des contenus devient alors aussi rapide qu'imprévisible et leur portée incommensurable. Dès lors qu'il est question de l'atteinte à l'intimité de la vie privée, les effets sont quant à eux dévastateurs.
La volonté des intervenants mobilisés était donc d'éveiller les consciences et aider les étudiants à prendre la pleine mesure des potentielles conséquences (en tant que victime d'une part mais aussi en tant qu'auteur des faits). Pour ce faire, ils ont notamment passé en revue les lois existantes dans le Code Pénal (article 226-2-1) comme les sanctions appliquées.
Ces ateliers ont également été une occasion pour notre intervenant spécialiste du sujet de livrer en direct quelques bons conseils pour limiter les dangers. Il est donc nécessaire de :
Vérifier les paramètres de confidentialité de ses appareils
Diffuser des informations et contenus à des contacts de confiance
Accepter en "amis" que des personnes connues
Se déconnecter de ses réseaux sociaux, son compte Google lorsque l'on utilise un ordinateur extérieur
Changer régulièrement ses mots de passe
Il s'agissait pour lui d'une réelle opportunité de partager son expérience et accompagner de la meilleure des manières des cibles potentiellement vulnérables. Captures d'écrans, signalements, blocages de profils inconnus sont d'autres astuces qu'il a pu livrer. Les plateformes et associations de suivi ont aussi été mentionnées pour permettre à nos étudiants d'être désormais outillés.
Pour l'heure, les classes de BTS Communication, BTS GPME, BTS NDRC, BTS MCO et Mastère Manager des Ressources Humaines sont les seules à avoir pu profiter de ces ateliers préventifs. Il faudra encore patienter quelques semaines pour les autres promotions. L'enthousiasme - unanime - suscité chez les premiers auditeurs semble être de bon augure pour la suite. Format, thématique, qualité des échanges sont autant de points qui ont bénéficié d'un retour très positif... Croyez-nous, l'information nous vient d'une source sûre !
Par Louise Garro
Chargée de communication